Châtaigne d'eau : Enjeux et Actions

Enjeux

Sur l’ancienne région Midi-Pyrénées, le site « les Etangs du Ségala » est le dernier site Natura 2000 où l’on mentionne sa présence. L’Aveyron est d’ailleurs le seul département où l’espèce est connue de la région Occitanie. En effet, on trouve l’espèce seulement sur l’étang de Privezac (ou elle n’a pas été revue depuis 4 ans) et sur celui d’Anglarès (ou elle a été revue en 2015 et 2016). Autrefois citée sur l’étang de Bournazel, nous n’avons jamais eu le plaisir de la relever.

 

L’observation de ces quelques pieds en 2015 et 2016 est donc une donnée importante. Sa conservation dans ces localités est majeure pour la survie de l’espèce dans notre région car sa régression est notable, ainsi que sur toute la France.

 

Outre sa rareté, son intérêt patrimonial est d’autant plus fort qu’il est culturel, cette châtaigne a parfois pu être utilisée comme nourriture par l’homme, notamment dans la région du Ségala.

 Etang privé d'Anglarès © Philippe BERNIÉ
Etang privé d'Anglarès © Philippe BERNIÉ

Actions

2015

Après avoir compulsé plusieurs ouvrages en lien avec la prédation susceptible d’être exercée par le ragondin sur la végétation rivulaire[1],[2], nous avons souhaité pouvoir mesurer l’impact réel de l’espèce sur les végétaux aquatiques.

 

 

Aussi, après 5 ans d’absence, nous avons pu observer 4 pieds de Trapa natans, nous avons décidé d’installer un enclos, à l’intérieur duquel, les plantes pourraient être disposées pour être protégées de la dent des rongeurs. Cet enclos a été réalisé sur l’étang d’Anglarès, ayant obtenu l’autorisation du propriétaire. Néanmoins, il n’a pas été procédé de déplacements de la plante (pas d’autorisation et pieds ayant disparus par la suite). 

 

 [1] Programme Life « sauvetage du Lac de grand Lieu », « Impact du niveau d’eau sur la productivité des macrophytes flottants du lac de grand Lieu », L. Marion. 1998.

 

 [2] Le dispositif exclos/témoin, un outil pour évaluer l’efficacité de la régulation du ragondin, Laurence Curtet, Maurice Benmergui, Joël Broyer, ONCFS.


2016

2017

Nous avons vus à ce moment là l’occasion de réaliser un suivi photographique de l’évolution de la flore à l’intérieur du parc et d’identifier la pression réelle exercée par le ragondin sur les végétaux et la possibilité de quantifier son prélèvement.

Une demande expresse a été demandée pour déplacer les pieds éventuels de 2016 au sein de l’enclos. Ainsi, une première année d’action a été menée. 

 

En 2017 4 nouveaux pieds de Trapa natans ont été trouvés sur l'Etang d'Anglarès. Nous les avons déplacés dans cet enclos, pour nous assurer de leur préservation contre une éventuelle prédation par le ragondin. Lors du premier déplacement sur la zone d’étude nous avons ajouté au grillage déjà en place un grillage à maillage plus fin. Malheureusement les pieds ont été entièrement consommés par les dents des limnées (petits escargots aquatiques).

 

A ce jour une demande de dérogation pour le déplacement de l'espèce a été déposée et a été validé. Le déplacement s’effectue donc sous couvert d'une autorisation préfectorale s'agissant d'une espèce protégée. 


Rosette de Châtaigne d'eau à l'intérieur de l'enclos  ©N. Cayssiols
Rosette de Châtaigne d'eau à l'intérieur de l'enclos ©N. Cayssiols